Le Ballet national de Marseille présente Long Play (LP), nouvelle pièce immersive d'Alexandre Roccoli créée avec les danseur.euse.s du BNM et du compositeur et artiste visuel Adam Shaalan.
La danse comme altération de la conscience anime en effet le travail d'Alexandre Roccoli depuis ses premières chorégraphies pour le club Berghain Berlinois à ses dernières pièces en Italie du Sud. Avec Long Play (LP), Alexandre Roccoli s’engage ici dans une recherche pointue qui l'emmène jusqu’à la psycho-acoustique et aux pratiques thérapeutiques. Outre ses collaborations régulières avec la danseuse Vera Gorbatcheva, il coécrit ce projet avec deux personnalités issues de la sphère électronique - l’auteur Jean-Yves Leloup, passionné d’ambient, et le compositeur égyptien Adam Shaalan, directeur du label techno Hizz du Caire imprégné de transes soufies. Ce dernier a composé une bande-son aux variations subtiles, qui s'appuie sur les rythmes respiratoires des danseur.se.s du Ballet national de Marseille les conduisant à une transe Techno hardcore incandescente.
Les corps traversent et s’unissent à la même partition chorégraphique tel un embrasement, une extase hypnotique collective, tout au long de cette boucle chorégraphique sans jamais se satisfaire de la fin. La pièce est conçue telle une cérémonie, un mélange hybride entre spectacle de danse, installation kinesthésique, salle de repos, salon d’hypnose et transe curative. Baignée par une musique héritière du minimalisme et de l’ambient, le temps semble suspendu, et le rapport à l’espace et à la durée devient tout autre, entre réel et imaginaire. Le rapport sensoriel entre voir et entendre vacille.
"Ce projet sonore et chorégraphique - qui pourra durer toute une nuit - est pensé non pas comme une fête mais plutôt comme un espace qui viendrait soigner, prendre cure, panser certaines blessures. Ainsi la partition de ce travail souhaite répondre à une démarche où le son et ses fréquences - mais aussi ses matières - pourront creuser la perception et l’expérience du public / visiteur."
Alexandre Roccoli