- Pièce chorégraphique
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- 13.09.2024
Dans Spongebabe in L.A (4 Love & Anxiety …) Mercedes Dassy prend acte du temps qui passe et offre le portrait d’une star de la chanson : un solo au parfum d’auto-fiction qui parle de la vie, de ses crises, ses épreuves et de ses métamorphoses.
Dernières heures avant sa renaissance publique : Spongebabe est à la fois en répétition, en backstage, et dans sa chambre d’hôtel. Après une traversée du désert et quelques métamorphoses, elle fait son grand retour sur scène et se confie, pour elle-même et pour le public.
Lentement, j’ai entamé cette dernière métamorphose pour devenir Spongebabe, fille d’un hacking et d'une surcharge de mise à jour. Spongebabe est un être du calme, mais dont les cellules contiennent l’ADN du chaos, des crises, de l’effondrement, des pulsions de mort et des pulsions de survie.
Mi-humaine, mi créature aquatique, comme une éponge marine, elle s’est laissé traverser par des milliers de litres d’eau pour grandir. Pour pouvoir créer.
La chanteuse est un personnage récurrent dans le travail de Mercedes Dassy. D’abord par sa capacité à brasser avec tendresse et humour nombre de références pop (une marque de fabrique). Mais surtout à toucher un public élargi : "c’est une icône qui m’a toujours fascinée… Sa puissance et sa capacité à faire passer des messages."
Rupture, vulnérabilité, douceur, renaissance… Les confidences de Spongebabe touchent à l’intime, au plus profond.
Cette pièce cherche une certaine forme de tendresse, dans le processus comme dans la forme. Elle est moins frontale, moins dure que les précédentes. Je ne crois pas qu’elle soit pour autant moins politique ou qu’elle confronte moins.
Car il s’agit aussi d’interroger dans l’intime ce qui relève d’une transformation plus collective :
Spongebabe, c’est aussi moi qui me rends compte progressivement que quelque chose fait dénominateur commun entre mes difficultés de femme, d'artiste, de mère : l’ordre - capitaliste, patriarcal, suprémaciste et impérialiste - a finalement réussi à nous épuiser.
Élément nouveau, Spongebabe in L.A. intègre des chansons originales de Mercedes Dassy,composées avant ou pour la pièce est qui prennent ici forme scénique. Et lorsque Spongebabe se livre, c’est dans une atmosphère conçue comme une mise en écho aux abysses du moi : « c’est un univers multiple : chambre d’hôtel, salle de répétition, ou simple cerveau. Et une femme vêtue d’un costume qui crée du paysage sur le plateau. »
J’ai orienté ma recherche chorégraphique vers une façon de bouger qui évoque quelque chose d’aquatique. Des algues. Quelque chose qui flotte. Cet univers sous-marin m’a inspirée quand je cherchais une nouvelle douceur. Quelque chose de plus lent.Il y a une autre densité, dans l’eau, au-delà de la gravité habituelle.