- Artiste Associé·e
- Marseille
- Événement Public
- 26.05.2025
Présentation de Maryam Kaba, artiste associée au BNM, en 9 mots qui ont guidé son parcours artistique et son projet Tamos Juntos, qui sera présenté le 21 juin 2025 à Marseille.
1. Grand Jeté
La GRS et la danse classique, c’est mon entrée dans la danse. Le grand jeté, c’est un mouvement qui demande beaucoup de détente et d’impulsion pour réaliser ce grand écart en l’air. Et en même temps, il y a cette sensation de voler, de pousser à la fois ce qu’il y a devant et ce qu’il y a derrière. Le grand jeté, c’est la figure qui me fait comprendre que la liberté, c’est beaucoup de travail.
2. Ensemble
Si j’appelle ce projet Tamos Juntos, c’est que pour moi l’amour, c’est être ensemble. Mon premier souvenir de joie de danse collective, c’est à Ibiza. J’y suis en 97 et 98, je fais beaucoup la fête, et je me connecte, sans alcool ni drogue, à plein de gens venus pour danser jusqu’à la transe. Je ressens la même chose dans les cours d’Eneida Castro, une brésilienne de 75 ans, qui nous faisait sortir de nous même pendant deux heures. C’est cette même joie collective par la danse que j’essaie de recréer dans les cours d’Afrovibe et dans mes projets.
3. Bassin
Je prends conscience de l’existence de mon bassin au Sénégal, avec les tantes qui font la danse du ventilateur. Moi j’ai 4-5 ans, et je suis émerveillée par ce moment de joie entre femmes. À 19 ans, en Côte d'Ivoire, je sors avec les cousins dans les boîtes de nuit où les prostituées dansent le mapouka, une danse « du derrière »fascinante mais qui est mal vue. Je bascule quand je pars vivre au Brésil. Je vois le samba, le funk dans les favelas, j’apprends beaucoup sur toutes les danses afro-descendantes et je m’autorise enfin à danser comme ça. Derrière chaque mouvement de bassin, il n’y pas que de la séduction mais toute une histoire, une culture.

4. Citation
« Rebolar ça veut dire rouler des hanches en portugais. Il n’y a pas d’équivalent en français. Parfois, j’arrive plus à m’exprimer en portugais parce que c’est une langue qui parle d’amour tout le temps. »
5. Tiguiditadac
Pour guider mes classes, je ne passe pas par du vocabulaire technique mais par des mots qui évoquent le son, le rythme. Pour moi, c’est la musique qui décide du mouvement et pas l’inverse. La musique n’est pas à ta disposition, tu dois la respecter, l’écouter, faire un avec elle.

6. Couronne
J’ai toujours la couronne avec laquelle j’ai défilé pour la Comissão de frente de la Vila Isabel pour le carnaval de Rio de 2017. J’incarnais une reine des esclaves qui inondait le continent américain de sa musique et de sa danse. Les costumes, c’est très important pour moi, et c’est pour ça que j’ai voulu en intégrer, avec Sophie Glandières et Maël Chabrillat Eboumbou dans Tamos Juntos. Ils vont représenter Lemanja et la Bonne Mère, deux femmes puissantes, deux divinités de la mer,l’une de Rio, l’autre de Marseille, une africaine et une française.
7. Drapeau
J’ai présenté le drapeau brésilien au carnaval de Rio lors de l’ensaio técnico ; j’ai été championne de France de GRS sous le drapeau français, et en tant que sportive ça a toujours été mon drapeau. Dans Tamos juntos, chaque drapeau, réalisé avec l’artiste et peintre brésilienne Nayara de Oliveira Barros va permettre aux participant·e·s des ateliers d’exprimer leur identité.
8. Corniche
Je suis arrivée à Marseille en 2017 ; la corniche est mon lieu préféré à Marseille, particulièrement au niveau du Monument aux morts de l'Armée d'Orient et des terres lointaines. C’est là que j’ai lancé les cours Afrovibe en plein air après la pandémie Covid, juste avec mon enceinte et une trentaine d’élèves qui avaient envie de se reconnecter. On est jusqu’à 150 aujourd’hui le dimanche matin ; et à chaque fois, je prends mon shot de dopamine, de sérotonine, de dopamine. C’est une drogue ultra forte, et sans descente.

9. Diaspora
Il n’y a pas de « danse africaine » mais des milliers de danses afro-descendantes et de danses issues de l’esclavage. C’est très important pour moi de faire la différence. Pour ma danse, je m’appuie surtout sur le coupé décalé (Côte d’Ivoire), le ndombolo (Congo), le dancehall (Jamaïque), l’afro-brésilien, l’amapiano (Afrique du sud) et les danses Ghana/Nigéria.
TAMOS JUNTOS, le 22 juin 2025, de 18h à 23h
18h-19h : restitution publique de Tamos Juntos
19h-23h : DJ set & soirée festive aux couleurs de Lemanja, déesse de la mer afro-brésilienne
Stade nautique Florence Arthaud, corniche Kennedy
dans le cadre de La Voie est libre
Les ateliers artistiques ont été menés tout au long de l'année par la compagnie Kaboom, en partenariat avec la Maison des femmes 13, le collège Arthur Rimbaud, les centres sociaux La Solidarité, Kalliste Granière, Sainte-Marthe, La Paternelle, les associations 13 Solidaires, GR1, Ramina, la Fondation pour le logement des défavorisés Marseille.
Avec le soutien de la Ville de Marseille